• Lundi 16 novembre dans les locaux de la MJC Brequigny, deux de nos reporters C.I.A (Leïla & Miloon) ont rencontrés Panam et Martin, respectivement chanteur et pianiste du groupe Reggae-Ska-Chansons française « Sous l'pommier » afin de recueillir leurs conceptions artistiques et militantes! Voici ce qui s'y est dit! Bonne lecture!

     

    Sous l'pommier

     

    Quel impact a l'art à notre époque?

    Panam: L'art, c'est ce qui nous reste aujourd'hui pour pouvoir s'exprimer sans censure. De plus, l'art met en valeur le côté personnel de chacun. Lorsque tu allies ton côté personnel à une cause défendue, l'impact est plus puissant, plus percutant.

    Quelles sont vos idées, vos valeurs ainsi que les causes que vous défendez à travers vos chansons?

    Panam: Dans Sous l'pommier, on à tous des caractères militants assez différents...

    Martin: C'est Panam qui écrit les textes des chansons, mais ça reste les idées du groupe.

    P): On ne défend pas qu'une cause, on en a plusieurs. On dénonce beaucoup ce que fait le gouvernement et Sarkozy. En fait, il y a plein de choses qui nous dérangent dans la politique actuelle du gouvernement et aussi dans celle au niveau mondiale.

    Au départ, on ne peut pas vraiment dire qu'on avait des messages militants, étant donné qu'on dénonçait sans proposer de solutions! Désormais on est sur une démarche plus profonde, qui a pour but de faire réfléchir les gens, comme par exemple une de nos dernières chansons « Et si c'était moi ».

    Sarkozy doit bien être présent dans au moins 5 de nos chansons! On veut dénoncer sa manière de fonctionner, ses contradictions, sa personnalité et son impact sur le monde. Quand Sarko prend une décision, cela entraine des répercussions mondiale.

    Ce qu'il vise, c'est une forme de dictature dans laquelle il peut assouvir son pouvoir par le mensonge. Il impose les choses! Il fait aussi passer ses grandes réformes de manière sournoise en les divisant en une multitude de petites réformes afin de faire passer la pilule!

    Parlez nous d'un thème qui vous tiens à cœur! Lequel aimeriez-vous aborder?

    P): J'aimerai bien parler de la « bio » car « Sous l'pommier » prend son sens si les pommes sont « bio »!

    Il y a deux grandes formes de « bio »: la « bio » commerciale de la grande distribution qui est faite en grosse quantité et celle des petits producteurs locaux. La « bio » de la grande distribution, c'est pas « bio » alors que lorsque tu achètes des produits « bio » au petit producteur moustachu du coin, là, t'es en confiance, c'est des vrais produits!

    La moustache est « bio » alors?!

    P) Effectivement, la moustache est bio!!!

    Que pensez vous des différents labels « bio »?

    P) Le label « AB », qui doit être le plus ancien, est un label de moins en moins fort, de moins en moins exigeant.

    Par contre « DEMETER » ( production en biodynamie) c'est un super label!

    Autrement il y a l'association « Kokopelli » qui est très bien pour l'achat de plantes et de graines.

    M) Il y a aussi le Laboratoire Copmed qui propose de très bons produits. (compléments alimentaires, huiles essentiels,...)

    Pensez vous que « la bio » se doit d'avoir une certaine éthique?

    P) Il faut des cadres solides pour la « BIO ». Avant, des grandes marques comme « Danone » appelait l'un de leur yaourt « Bio » alors qu'il ne l'était pas du tout! C'est grave!

    Sinon, c'est vrai que voir de la « bio » à « lidl », ça fait réfléchir.

    M) Je pense que la « bio » a sa place dans les « lidl », car ça touche une population plus grande!

    P) Avant, les gens achetaient leurs galettes « bio » sur les marchés, désormais lorsqu'ils vont au supermarché, ils trouvent aussi des galettes « bio »! du coup, ils les achètent au supermarché et pour certains ne passent plus sur les marchés.

    Les grandes surfaces font mourir les petits marchés locaux et même dans le domaine de la « bio » les supermarchés veulent remplacer les marchés.

    La « bio » doit rester local. Les grosses firmes développent des marques « en version bio » uniquement pour s'enrichir.

    Quels sont les avantages et inconvénients de consommer « bio »?

    M) Pour les inconvénients, c'est que généralement, ça coûte cher. Au niveau des avantages, les produits « bio » sont bons, ont de vrais gouts. On sent réellement la différence.

    P) Si tu bouffes « bio » et que tu boycottes l'industrie et la grande distribution tu arrêtes d'enrichir les puissants de notre société ultra productiviste et capitaliste. Quelque part ça peut être un moyen de faire tomber ce système. Quand tu vois que dans le monde toutes les 3 secondes, une portion de « Vache qui rit » est consommée, imagine un peu la quantité de papier aluminium gaspillée!

    Les producteurs de produits « bio » font plus d'efforts sur l'emballage et le recyclage. Cela préserve un peu mieux la planète.

    M) Au niveau de la santé, c'est également bénéfique, on sait ce que l'on consomme! Il n'y a pas plein de « trucs dégueu » dedans.

    P) ça me fait penser à une sensibilisation faite par une troupe de clown à Ille et bio qui distribuait aux gens des bonbons en les présentant comme étant des produits de synthèse dangereux (ex: polyphosphate etc...). Cette action faisait réfléchir.

    Quelles philosophies aimeriez vous transmettre, partager?

    M) Mangeons des pommes « bio »! (rires)

    P) Essayons de nous détourner de la désinformation diffusé à la TV. Ne restons pas scotché devant!

    Soyons nous même, n'essayons pas d'être quelqu'un d'autre!

    Forgeons-nous nos propres opinions, pensons par nous même afin que les pubs et les informations aient moins d'impact sur nous!

    Arrêtons de nous soumettre! Travaillons par envie et non par nécessité.

    Comment pensez vous que nous pourrions nous mobiliser?

    M&P) Avec la C.I.A!!!

    Avez vous déjà participé à des manifestations, des mobilisations?

    M) Oui, à une manifestation contre les OGM à Rennes, puis d'autres comme contre le CPE.

    P) Oui, j'ai participé à beaucoup de manifestations, j'ai été au Larzac en 2003 pour protester contre l'Organisation Mondiale du Commerce. J'ai aussi participé à la mobilisation contre l'EPR et le nucléaire à Cherbourg, contre le CPE, la LRU et d'autres...

     

    Quel est votre slogan préféré?

    M) Parce qu'on se retrouve toujours sous l'pommier!!!

    Que pensez-vous de l'initiative de notre association C.I.A?

    P) La C.I.A? C'est un amas d'idéologies fantasmatiques et utopistes réalisables!!!

    Êtes vous engagés (au sein ou avec) des associations?

    M) Je ne suis pas vraiment impliqué dans des « assos » et Panam non plus d'ailleurs. Par contre ça nous arrive d'être sympathisants.

    P) J'ai un sticker et un tee-shirt « Greenpeace »! (rires)

    Artisticomilitant, ça vous évoque quoi?

    M) S'engager à travers l'art!

    Des projets futurs? Des désirs? Des envies?

    M) - S'inscrire à la Star ac'!!! (rires)
    - Se produire de plus en plus!

    P) A un niveau militant, c'est de crier nos messages de plus en plus fort!

    Le mot de la fin?

    P) Le pinard « bio » c'est du pinard, mais en plus beau!


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  •  

    Karim

     

    Quel impact à pour vous, l'art à cette époque ?

    L'art à cette époque n'a plus beaucoup d'impact, car les gens n'écoutent plus trop les paroles, c'est devenu banal. L'impact est surtout vestimentaire en fonction du style de musique.Mais le cinéma reste un art qui touche encore des personnes grâce à des documentaires et des films engagés.

    Dans les années 70,la culture était beaucoup plus importante et l'impact plus fort sur la population,alors qu'aujourd'hui les messages sont moins forts moins choquants et moins entendus. Les barrières de diffusion sont plus importantes ce qui restreint l'impact.

    Quel sens y-a t-il, aujourd'hui, à s'engager politiquement dans l'art? Et comment ?

    Il y a moins de sens à s'engager politiquement dans l'art ; puisque l'impact est moins important. Moins de sens à livrer un message artistique car peu de personnes l'écoute réellement excepté une minorité déjà sensibilisée. L'engagement politique est plus personnel, les artistes ont toujours eu des causes à défendre c'est pourquoi il faut continuer à les défendre.

    Comment influe votre travail d'artiste dans votre vie ?

    Mon travail d'artiste influe quotidiennement dans ma vie chaque jour, chaque heure, chaque minute, chaque seconde, même quand je dort... Je compose toute la journée.

    Quelles sont les idées, les valeurs, les causes que vous défendez ou souhaitez défendre? Au travers vos chansons ?

    Je défend la solidarité, l'humanité, je n'aime pas les clichés. Je suis contre les stéréotypes, et la catégorisation des gens. Je tente de défendre ces idées dans mes chansons.

    En tant que directeur d'animation dans une école rennaise, je défend mes valeurs au travers de mes activités, en diffusant de la musique et en proposant des ateliers auprès des enfants.

    Au cours de l'interview, nous souhaiterions que vous nous parliez d'un thème qui vous tienne à coeur. Lequel et pourquoi ?

    Les thèmes qui me tiennent à cœur actuellement sont:

    - les expulsions de sans-papier: j'ai participé à une manifestation en 2001 à Sangate.

    Pourquoi ce thème? Car actuellement on expulse tous les jours, c'est un thème du moment.
    C'est incroyable que notre pays ne soit pas capable de donner des papiers à des personnes qui en ont besoin, surtout si elles travaillent. J'ai eu beaucoup d'amis musiciens qui faisaient des concerts,des ateliers et qui se sont fait expulsés. En les expulsant, on les condamne et parfois on les amène à la mort. Je trouve qu'on en parle pas assez. Cela remet en cause les droits de l'homme. Je ne veux pas « démoniaquiser » Ces dossiers ne sont pas simple et pas faciles à gérer,mais je trouve ça flipant !

    Pour moi vouloir vivre de l'art c'est compromis! On trouve ça normal qu'un artiste qui veut vivre uniquement de son art meurt de faim,qu'on ne le paie pas. Dans notre société chacun partage sont savoir-faire et est reconnu. Par exemple le boulanger fabrique son pain et on le paie en retour pourquoi pas l'artiste.
    La politique actuelle avec pour ministre de la culture Frédéric Mittérand ne s'occupe pas des millions d'artistes qui en auraient besoin, mais préfère s'occuper de son musée ! L'intermittence est un régime qui pousse à la précarité,on devrait être content d'être au chômage toute sa vie.

    Quelles solutions, démarches proposez-vous ou faites-vous pour répondre aux problèmes de ce thème ?

    Je n'ai pas une solution particulière. Je suis incapable de dire ce qui faut faire concrètement.

    Pour les sans-papiers je conseillerai une organisation plus humaine ; les politiciens sont payés pour y réfléchir...

    Pour les artistes je proposerais dans chaque ville de créer des structures adaptées à tout type d'art;avec une organisation solide et un suivi réel(créer des contrats avec des lieux d'évènementiels... ).C'est de l'ordre de la politique! Beaucoup de festivals et d'artistes se pètent la gueule car les budgets ne sont pas là.

    Comment le transmettez-vous ?

    Je transmet ces idées au cours de soirées associatives lors de concerts. Je vais également à des soirées de soutien à ces associations. Il y a un an je suis allé à une soirée contre les expulsions, j'aurais aimé participer plus! J'aborde également ces sujets dans certaines de mes chansons.

    Comment peux t-on se mobiliser sur ce thème ?

    Nous pouvons nous mobiliser en créant des évènements gratuits, accessibles pour partager et échanger les conceptions de chacun.

    C'est aussi une question de communication, nous pouvons tracter mettre des affiches visibles pour informer les gens sur ces sujets. Les personnes qui entendent réellement les paroles des chansons sont des personnes convaincus qui se sentent concernées par le sujet.

    En France je pense qu'il y a un problème de communication, de média, de politique. Tout le monde vit dans le confort et ne s'intéresse plus à ce qu'il peut se passer! Les jeunes veulent des fringues à la mode, des Ipod,...Ils vivent dans l'ignorance. C'est une génération de blasés qui ne veulent plus se lever, militer. La jeunesse n'est plus motivée par rien, peut être a-t-elle tout ce qu'il lui faut ?

    C'est avant tout un problème d'éducation, on le voit dans les écoles, les parents n'expliquent pas à leurs enfants ce qu'est l'environnement. Il n'y a pas de prise de conscience sur l'écologie, sur la solidarité,...

    Êtes-vous proche de certaines organisations militantes ?

    Je ne suis pas proche d'organisations militantes.

    Avez-vous participez à une "révolution" ? une manifestation ?

    J'ai fait pas mal de manifestations. Lorsque j'étais à Sangate, j'en faisais beaucoup. Maintenant, moins.. La dernière était contre l'EPR, il y avait un réel esprit de solidarité.

    Les réseaux nationaux dépendent de firmes reliés au système capitaliste, est-ce que l'engagement ne peut être local ? Et comment vous positionnez vous ?

    Par rapport aux réseaux artistiques nationaux reliés aux firmes capitalistes et réseaux locaux, je pense qu'il faut développer les deux. Il faudrait que les deux soient en lien (local et national).

    Un artiste qui veut diffuser son art peut le faire par les radios locales, mais il ne le développera pas comme il le veut.

    Les capitalistes ont la parole parce qu'ils ont l'argent. L' artiste doit faire un choix, s'il veut ou non diffuser son art dans un réseau indépendant, ne pas faire parti du système capitaliste et ne pas être considéré comme un traitre.

    Je pense que diffuser dans l'un ou l'autre réseau est un bon choix.

    Qu'est-ce que vous inspire Artisticomilitant?

    « Artisticomilitant » me rappelle les années 60, les artistes avaient des idées engagées. Pour les transmettre ils faisaient des rassemblements et d'une même voix ils défendaient une même cause.

    Pour moi, ce sont des artistes qui sont engagés dans une ou plusieurs causes et qui se battent pour les défendre, pour participer à des évènements associatifs. L'artiste doit être prêt à ne pas être payé sur un concert pour donner l'argent à l'association qui va par la suite la transmettre à ceux qui en ont besoin.

    Prochainement je vais participer à une soirée de soutien à une association malgache, pour permettre un accès à la culture. Les personnes vont cotiser et les artistes seront engagés, et tous militeront pour que cette cause soit entendue!

    Quel est ton slogan ?

    Mon slogan est le suivant: « l'ignorance ça rend con, les carottes ça rend aimable et ça rend les fesses belles ».

    Quels sont tes futurs projets ?

    Mes projets sont de vivre de ma musique ; je veux faire ce que j'aime, je veux qu'on me laisse la liberté de m'exprimer, de faire ma musique. J'aimerais plus tourner.

    Avant, j'ai fais parti d'autres formations, dont « le collectif transgénique », avec des artistes handicapés(myopathes), on a participé à un concert pour « Handicap International ».

    Mes prochains concerts sont celui au Sambre en soutien à la CIA, et le concert pour l'association des malgaches à Paris.

    « La musique guérit les mœurs mais provoque aussi les guerres »



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    (Interview réalisée par Leïla et Coralie, le 14 novembre 09)

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  • Bent Backs Sound

    Comment influe ton travail d’artiste dans ta vie ?

                Mon travail change ma vie, elle à la plus grosse part affective

    Quelle philosophie voudrais-tu transmettre ?

    Une philosophie à l'image de ma musique. Peace, love & unity ! (lol)

    Quelle sont les idées, les valeurs, les causes que tu voudrais défendre ?
       
                Les valeurs de respect d'unité, colporté par ma musique.

    Es-tu proche d’une organisation militante ?
             
                  Oui la CIA !


    As-tu participé à une "révolution" ou une manifestation ?


                 Oui les manifestatons nationales de ces dernieres années

    Les réseaux nationaux dépendent de firmes reliées au système capitaliste, est ce que l’engagement culturel peut être local ? Et comment te positionne tu ?


                Bien sur il peut etre local, il faut continuer les « petites » associations qui bougent les choses au niveau local

    Qu’est ce que t’inspire artistico militant ?


                Militantisme à propos d'un thème, avec comme support une forme d'art

    Quel est ton slogan ?
           
                Digital we Digital

    Quels sont tes futurs projets ?

             Enregistrement d'une mixtape


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